Mad, Why so serious ?!

09/01/2014 18:18

Mad, Why so serious ?! dans comics V.O. 1964MadMagazine

Mad est un magazine satirique américain créé par l’éditeur William Gaines et le rédacteur et auteur Harvey Kurtzman, en 1952. Ouvertement destiné aux jeunes lecteurs, il caricature la culture pop américaine et se moque des petits travers de chacun. Il est le dernier survivant d’un ensemble de titres appréciés de la critique et du public, les EC Comics. Leur éditeur William Gaines a beaucoup souffert de la censure qui a littéralement fait disparaitre ses précédentes parutions, des magazines de science-fiction et d’horreur (les EC horror comics).

À ses débuts, Mad était publié comme un comic book sous le titre Tales Calculated To Drive You Mad (« Histoires conçues pour vous faire perdre la tête »), devenu Mad. Le sous-titre initial était Humor in a jugular vein (et dans une de ses deux versions françaises successives : Humour dingue pour les dingues et demi-dingues).

En 1952, Harvey Kurtzman, responsable éditorial au sein de EC Comics des comics de guerre Two-Fisted Tales et Frontline Combat se plaint auprès de William Gaines de ne pas être payé autant que Al Feldstein, l’autre responsable éditorial de EC comics. La réponse de Gaines est que Feldstein est responsable de plus de comics. Il est alors convenu que si Kurtzman édite un comics humoristique, sa paie sera augmentée. C’est ainsi que Harvey Kurtzman propose un nouveau comics : Mad. Il écrit tous les scénarios, dessine quelques couvertures et quelques histoires. Le premier numéro du magazine paraît en octobre-novembre 1952 et comprend quatre histoires : Hoohah! (parodie d’histoire d’horreur dessinée par Jack Davis), Blobs! (parodie de science fiction dessinée par Wally Wood), Ganefs (parodie policière dessinée par Will Elder) et Varmints! (parodie de western dessinée par John Severin). Ainsi les deux premières histoires se moquent des comics publiés par EC Comics. Cette liberté de ton et cette autodérision marquera toute l’histoire de Mad. Cela ira jusqu’à une autoparodie (Julius Caesar dans le n°17) expliquant tous les trucs pour réussir un comics d’humour.

Fin 1953, Two-Fisted Tales et Frontline Combat ont vu leurs ventes diminuer et Kurtzman consacre plus de temps à Mad qui connaît un succès grandissant, bien que les premiers numéros aient été des échecs financiers2. C’est à partir du numéro trois que Mad voit son lectorat augmenter. Après neuf numéros bimestriels, il devient mensuel en janvier 1954. En 1955, le format comic book est abandonné et Mad devient un magazine. La raison de cette transformation tient à la volonté de William Gaines de garder Kurtzman au sein de EC comics. En effet, le magazine Pageant avait proposé à Kurtzman de devenir le rédacteur en chef de la revue et celui-ci avait déjà fait savoir à Gaines qu’il souhaitait faire de Mad un magazine. Gaines avait d’abord refusé car il ignorait tout de l’édition de ce type de revue, mais finalement il accepta la demande de Kurtzman, ce qui décida celui-ci à rester3. Ce changement de format, en juillet 1955, au numéro 24, permit à Mad de ne pas être soumis au Comics Code Authority et de continuer à être distribué alors que tous les autres titres de EC comics étaient abandonnés. La conséquence immédiate de ces changements fut que Mad élargit à la fois sa taille et le domaine des sujets traités. Il augmente au passage son nombre de lecteurs et voit s’étendre la tranche d’âge de ceux-ci.

Bien que Harvey Kurtzman ait eu gain de cause auprès de Gaines, il ne resta pas longtemps rédacteur en chef de Mad. Comme EC Comics ne publiait plus que ce magazine, Kurtzman demanda à posséder 51 % des parts de l’entreprise. Gaines refusa et Kurtzman quitta EC comics en avril 56. C’est Al Feldstein qui prit la direction du journal à partir du numéro 29 (août 1956).

Bien qu’il y ait eu des précédents tant dans la presse qu’à la radio ou encore dans les films, à l’époque Mad était unique en son genre, un pavé bien agité dans la mare tranquille de son époque.

Durant les années 1950, Mad fut l’image même de la parodie de la culture pop américaine, illustré par des artistes tels que Jack Davis, Bill Elder et Wallace Wood, chacun dans un style qui lui était propre. Ils ont mélangé l’affection sentimentale pour la culture familiale américaine (par exemple Archie, ou Superman) avec un plaisir malicieux d’exposer la supercherie derrière l’image (par exemple Starchies ou Superduperman) (Superduper peut se traduire à peu près par « plus que Super » donc « Plus-que-Superman »).

L’icône de Mad Magazine est Alfred E. Neuman, garçon aux cheveux ondulés, à qui il manque une dent et qui demande : « What, me worry? », qu’on peut traduire par « Qu’est-ce que j’en ai à faire ? », « Quoi ? Moi, inquiet ? » (prononcé avec insouciance, nonchalance et un sourire béat).

Le portrait d’Alfred s’affiche en couverture du magazine dès ses premières années de parution après être apparu dans une petite partie d’un exemplaire antérieur (couverture du n°21). L’idée originale d’un garçon sans nom avec un sourire béat était populaire bien des années avant que Mad l’adopte. Elle avait été utilisée par la propagande raciste des nazis comme stéréotype juif5.

Le personnage tient son nom d’Alfred Newman, le célèbre compositeur, dont les apparitions intempestives à la radio avaient beaucoup amusé Kurtzman quelques années plus tôt.

Beaucoup de numéros de Mad ont comporté en guise d’introduction une phrase caustique attribuée à Alfred Neuman, comme : « Le reste de l’univers nous fuit à grande vitesse, et on ne peut pas lui donner tort » ou « L’indifférence tuera le monde, mais qu’en avons-nous à cirer ? ».

Voilà pour le coté sérieux, maintenant nous vous proposons 500 numéros de pur  et franche rigolade. A LIRE AVEC MODÉRATION !

Liens : Mad Part. 1  /  Part.2

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